Au moment où Laurent Buffard voulait faire souffler un peu ses cadres, le coach français a pris le pari de faire confiance aux jeunes. Entourée de Wauters, De Mondt ou Medvedeva, Carpréaux et Leemans ont mis un peu de temps à se mettre dans la rencontre, mais en fin de partie, elles n'ont pas été étrangères à la montée en rythme qui a permis aux Belges de renverser la vapeur pour passer de 48-58 à 65-58 et de s'imposer dans le money-time.

Marjorie Carpréaux, 20 ans, Sara Leemans, 19 ans, les deux jeunes Espoirs se sont retrouvées - les yeux fermés - comme il y a quelques mois à Moscou ou à Sofia. Il s'agissait cette fois d'un match de l'Euro senior. De bon augure aussi.

"Il est normal que je n'ai pas joué lors des premiers matches, les rencontres étaient disputées, mais je restais prête si le coach faisait appel à moi", explique Sara Leemans qui aura disputé 23 secondes en fin de joute contre la Lituanie. Un peu réservée en début de partie, la jeune limbourgeoise se libérait sur un 3pts pour inscrire 9 unités et jouer parfaitement le coup avec sa meneuse U21 en fin de partie contre la Roumanie. "J'essaie d'apporter ce que l'on me demande. Laurent ne me parle pas plus qu'à d'autres, juste quand il nous demande de monter au jeu. Il nous pousse et motive à ce moment-là. Sinon, quand il a quelque chose à dire, il le dit, ça c'est sûr. Par exemple, prendre mon shoot quand j'ai l'espace pour le faire."

"Laurent avait prévenu que le banc allait jouer, et je savais que je devais prendre ma chance", souligne pour sa part Marjorie Carpréaux (5pts, 8 ass, 1 perte de balle) qu'il ne faut pas pousser longtemps pour la faire avouer que la partie face aux Roumaines revêtait en outre une saveur particulière. "C'est sûr que je voulais prouver quelque chose à Marc Silvert et à Parau. J'ai commis trois fautes de suite parce que j'étais très agressive, mais dans le bon sens du terme. J'étais hyper-motivée. Et vous voyez, ce qu'il y a de bien, c'est que le coach a continué à me faire confiance et m'a laissé au jeu. Cela, je ne le remercierai jamais assez. Et puis au fil du match, je me suis sentie de mieux en mieux. Jouer avec Sara à mes côtés, c'était plus facile aussi. Je sais exactement ce qu'il faut faire et elle aussi. En contre, un moment, je lui ai fait une passe lobée. On l'a fait tant de fois déjà. Et la dernière action était super aussi avec cet assist sur Ann alors que nous ne menions que d'un point", s'enthousiasme-t-elle encore en repassant son match.

Après deux campagnes avec les Espoirs cet été, Leemans, comme Carpréaux, a accusé un peu le coup physiquement et mentalement en préparation. "Maintenant, cela va de nouveau", souligne Leemans. "Il faut dire que c'est tout à fait autre chose. Notre rôle est bien différent qu'en sélection. Et puis l'ambiance au sein de l'équipe est très bien. Nous sommes bien accueillies. On nous donne quelques conseils, on nous aide, ça c'est bien. Et pour l'expérience, c'est super."

"C'est vrai que cela se passe bien", confirme la meneuse boraine appelée à faire souffler Kathy Wambe, son 'exemple' comme elle dit. "On sent que l'on nous fait confiance et il y a une sorte de respect qui nous fait du bien. Et puis de mon côté, je m'entends super bien avec Kathy. Il y a une complicité tant sur le terrain qu'en dehors, ça c'est vraiment génial. Elle n'a pas arrêté de m'encourager et de me pousser. Et si je joue bien, elle est contente. Et moi je suis super contente, si elle joue bien aussi. Elle a explosé ces dernières saisons et j'essaie de suivre ses traces et surtout de canaliser mes émotions. Mais je joue comme ça, avec un coeur grand comme ça." Et puis comme à la télévision ou en radio, Marjorie Carpréaux insiste pour passer le bonjour, "un gros bisous à papa, maman et aussi à Elzbieta et Krystyna."...