Du 24 septembre au 7 octobre 2007

Euro-2007


"Ma mission est terminée. L’objectif était de qualifier la Belgique pour les jeux Olympiques, je n’y suis pas parvenu. J’espère que le basket belge continuera à grandir et à progresser. Et que la Belgique se qualifiera pour l’Euro de 2009" Laurent Buffard aura apporté toute son expérience à l’équipe nationale belge. Prions pour que les instances dirigeantes puisse surfer sur sa vision du basket de très haut niveau pour prolonger les bienfaits d’un vrai pro. La page est tournée, déjà. Il faut tirer les leçons de l’échec du projet olympique de Pékin et reconstruire un nouveau projet. Dans cette sorte de discours d’adieu qu’il a tenu après la défaite face aux Tchèques samedi fermant définitivement la porte des JO de Pékin au nez des Belges, Laurent Buffard a revu rapidement le film de ces deux campagnes avec l’équipe nationale belge et avant de prendre pour deux ans, à fond dit-il, Ekaterinburg avec lequel il veut gagner des titres.


Laurent Buffard - Un message du haut niveau
  • Le plus difficile à gérer ? Le manque de haut niveau. Le plus difficile était de faire passer le message du haut niveau. C’était encore plus difficile l’année dernière. Et l’on parle ici de rigueur, de précision, d’engagement, de la façon de préparer les matches et de tenir compte de toute une série d’éléments quand on se met en tête de faire une grande compétition.

C'est dur à accepter
  • Il n’était pas évident non plus de gérer un groupe où j’ai choisi de tourner à 6, mais je pense qu’il n’était pas possible de faire autrement pour obtenir des résultats à court terme. Et l’objectif était de se situer dans le top 5. Ma mission était de qualifier l’équipe pour les jeux Olympiques, je n’y suis pas arrivé. C’était un objectif très élevé. Trop élevé ? Peut-être, mais il a failli passer. Et puis on ne peut avancer qu’en se fixant des objectifs. On a mis les moyens, mais on n’a pas réussi. C’est dur à accepter. Nous avons pu rivaliser jusqu’au bout avec des équipes comme la Lettonie, la Tchéquie et nous avons joué un quarts de finale de l’Euro face à l’Espagne, ce qui n’est pas rien.

Un manque d'une ou deux rotations
  • Qu’est-ce qu’il a manqué au basket belge ? Du métier, cela c’est sûr. L’habitude des rencontres de très haut niveau et la gestion de matches très disputés. Il faut de la constance et de la rigueur à tous les étages. Il a manqué une ou peut-être deux rotations. Déjà avec une rotation en plus, ç’aurait été bien. Est-ce qu’elle existe sur le plan belge ? Peut-être à l’avenir. On voit les U21, 5e au champion du monde. Il y a Sara Leemans qui peut le devenir. Mais il faut qu’elle joue des matches de très haut niveau. C’est pour cela qu’elle doit jouer l’Euroligue. Dans l’ensemble, il faut travailler plus. Le groupe a été confronté à des adversaires avec un vécu bien plus important de la haute compétition.

Dynamiser le basket belge
  • De façon plus générale, il y a un manque d’expérience, beaucoup d’heures de travail, de dynamisme dans le basket belge, de l’enthousiasme et un championnat plus fort, peut-être en y attirant de bonnes joueuses étrangères, créer une ligue, c’est important et s’occuper de la formation des jeunes. L’histoire d’un pays ne se fait pas en 1, 2 ou 3 ans. Il faut un projet à long terme. Cela passe par le travail en club. Il faut continuer à travailler. Les quelques points qu’il a manqué ne peuvent s’acquérir qu’avec l’accumulation de matches de haut niveau à enjeu. Rien de tel que la compétition et j’espère que la Belgique pourra se qualifier pour la phase finale en Lettonie. Il est dommage de ne pas avoir pu disputer le match pour la 5e et 6e place. Outre le tournoi pré-olympique en étant 5e, le fait d’être 6e pourrait être directement qualificatif pour la Lettonie en 2009.

L'équipe de France ?
  • La fonction de sélectionneur national est tout à fait différente de celle en club. En club, vous avez le choix des armes, vous composez avec les joueuses que vous avez choisi. Pour le meilleur et pour le pire, s’entend. En tant que sélectionneur national, vous êtes obligé de composer avec les joueuses à disposition. C’était ma deuxième expérience à la tête d’une sélection nationale après espoirs français et équipe belge. Si je reprendrais une équipe nationale ? Pourquoi pas. Oui, je suis ouvert à toute proposition, car le challenge m’intéresse, cela me tente mais pour l’instant, c’est deux ans pendant lesquels je vais me concentrer à fond sur Ekaterinburg où je veux gagner des titres. L’équipe de France ? Il y a un entraîneur en place, qui doit être déçu comme une pierre comme je le suis moi, pour la Belgique et pour la France après tout l’investissement consenti et ne pas avoir réalisé l’objectif. C’est la loi du jeu. Elle est difficile parfois. Après la Russie, il y aura peut-être aussi une envie de recul. On verra, il y a une famille aussi qui attend que je lui consacre un peu plus de temps. Elle n’attend que cela.

Merci
  • Je garderai de bons souvenirs et de bons moments avec l’équipe belge. Je tiens à remercier le staff, les joueuses qui se sont engagées et beaucoup investies, les clubs et les coaches qui s’occupent de ces filles durant toute la saison, la direction technique, la fédération. Je souhaite aux joueuses de faire une bonne saison dans leur club et de pouvoir se qualifier pour la Lettonie à l’Euro-2009. C’est une expérience importante. Et s’il y a une qualification à chaque phase finale, c’est un signe de bonne santé.


Christian Detroz
Rédigé par Christian Detroz le Lundi 8 Octobre 2007 à 01:09