Basketfeminin.com - Euro-2007 en Italie (Chieti)

Côté néerlandophone, Sporza (Canvas) assurera un large résumé des rencontres en soirée avec pour ce lundi un programme qui débute à 00h10, mardi à 23h45 (Belgique/Allemagne) et mercredi à 00h25 pour Belgique/Roumanie.

Il n'empêche, la formule de l'Euro, impose de perdre un minimum de plumes au premier tour, les résultats de celui-ci étant conservés pour la deuxième phase. "C'est sûr que si nous pouvons gagner, cela nous mettrait plus à l'aise pour la suite de la compétition", poursuit Laurent Buffard qui voit en la Lituanie, "une équipe adroite à distance qu'il faudra surveiller de près. Elles possèdent une grosse agressivité offensive, qui a de la taille aussi. Il faudra gagner le match en défense, mais il faudra aussi démontrer beaucoup plus de précision en attaque et surtout il faut que les joueuses prennent plus leurs responsabilités offensives. Quand un shoot ouvert est possible, il faut le prendre. Il y a quelques joueuses de Vilnius dans la sélection avec leur coach (Algirdas Paulauskas), elles se connaissent donc bien. Mais c'est une équipe rajeunie."

Quelques cadres ont en effet quitté la sélection à commencer par la légendaire Jurga Streimykite. La Lituanie possède une grosse tradition avec un titre européen il y a tout juste 10 ans (avec déjà Lina Brazdeikyte, capitaine aujourd'hui), 5-ème à l'Euro en 2001 et 2005, les Lituaniennes avaient pris la 6-ème place des Mondiaux l'an dernier au Brésil.

• Lituanie

Lina Brazdeikyte, 33 ans, 1m85, guard, Calais (Fra)
Ela Briedyte, 28 ans, 1m76, guard, Arvi Marijampole
Agne Ciudariene, 28 ans, 1m88, forward, Extrugasa (Esp)
Vita Kuktiene, 27 ans, 1m87, forward, Gospic (Cro)
Iveta Marcauskaité, 25 ans, 1m96, center, Villeneuve (Fra)
Vaida Pacauskiene, 28 ans, 1m76, guard, Vilnius
Gintare Petronyte, 18 ans, 1m95, center, Arvi Marijampole
Milda Sauliute, 26 ans, 1m75, guard, Marijampole
Egle Sulciute, 22 ans, 1m88, center, Vilnius
Rima Valentiene, 29 ans, 1m70, guard, Vilnius
Sandra Valuzyte, 25 ans, 1m76, guard, Vilnius
Kristina Vengryte, 26 ans, 1m86, forward, Sienne (Ita)

Coach: Algirdas Paulauskas

A 18 heures face à l'Allemagne, les Roumaines ouvriront le bal du groupe B à Lanciano. A la tête de la formation roumaine, Marc Silvert qui a été séduit "par les valeurs humaines de ces gens et de l'enthousiasme qu'ils ont manifesté dès notre première rencontre en juin. Je le fais par plaisir. J'ai lu des choses, et des chiffres, mais vous savez, ce qui m'intéresse, c'est le challenge et je le répète, l'accueil a été chaleureux et les relations humaines de qualité. Je ne viens pas pour 100.000 euros hein, bon pas pour 6.000 euros ou 10.000 euros non plus. Maintenant, il faut être clair, je lis que l'on parle de tournoi pré-olympique, de l'organiser, d'être dans les 5 premiers à l'Euro. Il faut raison garder, n'est-ce pas. Je leur ai dit, vous voulez la lune! Mais pour aller sur la lune, il faut 25 milliards de dollars. Cela a un prix. Ils ont commencé à comprendre. Mais l'équipe est réceptive et elles ont déjà franchi pas mal d'étapes: 'understand', 'remember', 'respect'."

Franchir les étapes en un minimum de temps
Réunies depuis le 22 juillet, principalement à Timisoara, dans leur camp de base, les Roumaines, en ce compris, Annemarie Parau, passée par Dexia Namur la saison dernière et qui n'aura pas été étrangère à la décision de Marc Silvert. "Elle a insisté plusieurs fois pour que je vienne", concède le Français qui n'a pas encore de plan pour son avenir. "Le premier travail aura été physique. Car ce sont en général des filles qui étaient assez loin après trois mois sans véritable programme. On a travaillé depuis. Nous avons joué 11 rencontres, avec 7 défaites et 4 victoires, dont une, probante contre la Croatie. Maintenant, à l'Euro, il faudra s'accrocher. Historiquement, la Roumanie a gagné un match en 10 ans à l'Euro, c'éait face à l'Ukraine en 2001. Elle est 12e sur 12 en 2001 et 2005. Je ne suis pas un magicien. Je pense qu'une place dans les 8 premiers serait honorable. Athlétiquement, je le dis, nous avons franchi une étape. Mais il faut être conscient que la solution sera collective. Je n'ai pas de stars, comme dans d'autres équipes, sur lesquelles est basé notre jeu. Il y a aussi un travail d'endurance psychologique à faire. Nous craquons dans le match deux à trois minutes et l'on prend entre un 9 et 12-0. C'est le dénominateur commun de nos matches de préparation. Ce manque d'expérience peut être compensé par la vitesse que nous devrons mettre dans notre jeu. C'est par là que passera la solution aussi. La Croatie est réputée pour jouer vite. On les a surclassé le premier match, elles étaient au complet. Bien sûr, le lendemain elles ont remis les pendules à l'heure, mais là, je vous le disais, encore, on est à moins 16 avec ce fameux trou et l'on s'incline 78-87." Mises à part, Paula Ciocan à Burgos, Maria Pascalau à Priolo et Parau à Namur, les Roumaines évoluent toutes au pays.

La Roumanie entame son Euro face à l'Allemagne, une équipe qui ne fait pas peur à Marc Silvert, pour sa première expérience à la tête d'une sélection nationale, estimant avoir autant d'atouts que son homologue teuton et ses deux joueuses "estampillées WNBA, mais qui ne sont pas des extraterrestres non plus ! Nous avons vu 6 à 7 fois l'Allemagne en video, mes joueuses commencent à comprendre qu'elles ont deux jambes ,deux bras, comme elles, c'est tout. J'apprécie le travail des filles, il y a de la réceptivité. C'est tout un travail d'évolution, de progression, de 'watch and see' comme on dit, de 'hear and listen'. Il faut cette prise de conscience qu'elles peuvent arriver à quelque chose."

La deuxième pour les Belges depuis 1985, la seconde après la mémorable 6-ème place conquise à Patras (Grèce), il y a quatre ans déjà sous la houlette de Benny Mertens. Plusieurs joueuses y avaient alors effectué leurs premières armes internationales. Fortes de cette expérience, ainsi que celle acquise en club, à l’étranger, et avec quatre années de plus dans les jambes, le noyau belge vise à présent la 5-ème place. La dernière qualificative pour le tournoi pré-olympique. Car les Jeux Olympiques de 2008 constituent le but ultime des Belges, soutenues comme 4 autres sports collectifs par le Comité Olympique et Interfédéral Belge (COIB), et d’Ann Wauters. Ce qui vaut à Laurent Buffard d’avoir pu compter sur l’intérieure du CSKA (ex-Samara, futur Moscou), quadruple joueuse européenne de l’année, depuis le début de la préparation, une première à l’échelon belge.

Hormis le champion d’Europe, directement qualifié pour Pékin, les quatre suivants se battront pour disputer un nouveau tournoi en juin 2008. La Tchéquie, la Russie, la France et l’Espagne sont régulièrement citées pour figurer, traditionnellement, dans le top 4 européen. Pour le 5-ème billet, c’est la bouteille à encre. Beaucoup ont les capacités ou ont voulu se donner les moyens d’y arriver.

Le tirage au sort a déjà fait les choses bien pour la Belgique. Versée dans un groupe avec l’Allemagne, la Roumanie et la Lituanie, la sélection de Laurent Buffard, si elle termine parmi les trois premières de son groupe et de préférence (ou absolument) en ordre utile, elle croisera le fer avec le groupe A : la Tchéquie, la Lettonie, la Serbie et Israël, sortie indemne des barrages.

La route sera difficile, le chemin ardu et parsemé d’obstacles, mais outre la qualité du noyau, Laurent Buffard pourrait faire la différence. Apporter ce petit truc en plus. Pour l’heure, le début des matches de préparation a souligné la difficulté des Belges à s’unir en défense. Les Cats, qui ont remplacé les Lionnes, ont manqué, généralement, de gnac et de solidarité défensive. Or pour le mentor français, la clé est là. Même si l’attaque est bonne, sans défense, pas moyen de gagner un match. Le message était passé lors des deux dernières rencontres au tournoi en Italie face à la Turquie et la Tchéquie.

Qu’en sera-t-il au moment où commenceront les choses sérieuses demain ? Celles que préfèrent par dessus tout Laurent Buffard et Ann Wauters, à Lanciano, à 260km de Rome dans les Abruzzes sur l'Adriatique, pour le premier tryptique des Belges, face à la Lituanie (24 septembre), l'Allemagne (25) et la Roumanie (26).

L’autre mayonnaise à faire prendre est de souder l’équipe forte de plusieurs individualités. Les deux piliers, ce sont bien entendu Ann Wauters et Kathy Wambe habituées à porter leur équipe. D’autres sont de fines gachettes offensives et gros atouts de luxe dans leurs clubs respectifs. Laurence Van Malderen, Anke De Mondt, Nele Deyaert, Eveline Callens font partie des cadres. Marjorie Carpréaux et Sara Leemans sont les deux Espoirs, et avec Ilse Van den Vonder, Eveline Decroos et Dana Boonen, elles sont les solutions de rechange du coach français, épaulé par Arvid Diels et Cathy Populaire. Mais l’accent sera avant tout mis sur la défense et la solidarité. Seule, personne n’y arrivera. Ensemble, peut-être. Il fut un temps où l’union faisait la force.