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La formation: comment ça marche?

Partie 1: Luxembourg et Pays-Bas


Le dernier week-end de l'année 2013 voyait Jambes accueillir son X-Mas Tournament. Au programme: des affrontements entre quatre sélections U16 et l'occasion de voir comment chaque entité présente (AWBB, VBL, Luxembourg, Pays-Bas) travaille pour amener ses jeunes pousses au meilleur niveau possible. Première partie sur nos voisins du Luxembourg et des Pays-Bas.

Comment fonctionne-t-on chez nos voisins. Quelle voie ont-ils choisi pour former leurs jeunes et les amener en sélection senior? Dans côté, le Grand-Duché et ses entrainements à Mersh et de l'autre les Pays-Bas avec son centre-phare: le CTO Vrouwenbasketball d'Amsterdam.



Luxembourg: l'avenir se réunit à Mersh...

Le nom de la ville est lâché. C'est à cet endroit que chaque lundi et mardi une vingtaine de joueuses U14 et U16 viennent réviser leur gammes au niveau basket et au niveau athlétique. Le reste de la semaine, ces espoirs jouent et s'entrainent dans leur club.

Du côté du coach des U16 féminines, Thierry Kremer, l'objectif de ces entrainements hebdomadaires est on en peut plus clair: "Du haut niveau!", lâche-t-il car il s'agit pour ces espoirs de venir un jour renforcer la sélection senior du Grand-Duché. Les meilleures U14 et U16 travaillent donc ensemble deux jours/semaine à Mersh qui fonctionne comme un internat durant ce laps de temps: les joueuses y dorment le lundi et le mardi.

D'une taille plus modeste que la Belgique et les Pays-Bas, le Luxembourg aime à penser que lui aussi peut tirer profit de sa situation dans sa formation... et notamment du fait de la taille du pays: "Un avantage c'est la distance: c'est tout à fait possible de travailler chaque semaine avec les joueuses. On n'a pas les mêmes ressources que nos voisins, il faut travailler avec ce que l'on a et faire de notre mieux. (...) Chez nous au Luxembourg on est conscient que l'on a plus de possibilité si on travaille plus tôt encore ensemble avec les clubs." explique Thierry Kremer.

... avant de se confronter (le plus possible) à d'autres horizons

Mais voilà, le réservoir "joueuse" du Grand-Duché n'étant pas extensible, le technicien U16 constate aussi que cela a un impact: "Le point faible c'est la compétitivité: le championnat n'est pas assez fort que pour permettre de travailler ce point-là et de nous préparer au niveau international. (...) Les licences sont en train de diminuer. On a moins de filles et c'est le cas pour les garçons aussi. Il faut trouver une solution à ce problème. Améliorer le niveau? C'est difficile. Au Luxembourg comme je l'ai dit, les ressources sont moins grandes que chez nos voisins. C'est pour cela que le centre de formation existe et que l'on va chercher de la compétitivité à l'extérieur." déclare-t-il.

Du coup à chaque occasion, les jeunes du Luxembourg vont se confronter à des adversaires étrangers afin de poursuivre leur processus de formation et donc aussi de se confronter au niveau international et à ce niveau le basket féminin luxembourgeois n'est pas à court de motif de satisfaction ou d'envie d'apprendre: "L'été dernier, on avait une occasion extraordinaire de grimper en Division A avec les U16, on l'a manqué mais ce que l'on en a tiré était formidable pour nous. On a gagné la majorité de nos matches. On a jamais eu ça au Luxembourg. On essaie d'aller le plus haut possible et on verra les résultats dans le futur. On ne presse pas mais ce serait bien de figurer une fois dans le Top 10 à ce niveau. (...) Quand on va à un championnat d'Europe, c'est toujours bien d'échanger avec d'autres entraineurs et on apprend beaucoup de choses. Dans notre cas c'est important de prendre ce qui fonctionne: on cherche, on regarde partout et pas que vers un seul pays. Je regarde partout, tout ce qui peut être intéressant. " conclut-il.

Pays-Bas: le CTO commence plus tard

Dans la sélection présente à Jambes, peu de joueuses prestent déjà au CTO Vrouwenbasketbal (Centrum voor Topsport & Onderwijs), le centre-phare du basket féminin néerlandais mais à écouter Bert Sengers, le coach des U16 cela est logique: "En U16, elles sont souvent encore trop jeunes pour intégrer la structure: c'est à Amsterdam, elles doivent déménager... Mais dans la sélection présente sur ce tournoi, nous avons deux joueuses qui vont au CTO. Cependant elle doivent encore s'acclimater au niveau de compétition, à la charge de travail, ce qui peut entrainer des blessures. Nous espérons qu'elles pourront être plus à l'aise dans les 6 mois qui viennent, qu'elles pourront progresser. C'est la première fois que nous emmenons des joueuses du CTO en U16 mais nous voyons qu'avec les joueuses de la structure, les choses se font bien au niveau U18. C'est un système qui est important pour l'équipe nationale U18 donc mais aussi pour celle des U20. (...) Elle peuvent intégrer le centre... disons vers 16, 17 ans. Avec aussi la notion de savoir si elles peuvent venir habiter à Amsterdam. On a besoin de l'accord des parents. Le CTO s'oriente vers le basket mais doit aussi prendre en compte la notion de venir vivre à Amsterdam." détaille-t-il.

Du coup, les formateurs du CTO travaillent sur une tranche d'âge différente, les 16-20 ans mais cela ne signifie pas pour autant que chaque joueuse reste obligatoirement 4 ans, ni même qu'elle ne verra plus la couleur du CTO... une fois qu'elle n'y est plus: "Elles peuvent rester jusqu'à 20 ans mais ce n'est pas une règle immuable. Elles peuvent aussi sortir de la structure pour aller aux États-Unis par exemple. On en récolte les fruits dans les sélections nationales et les équipes du CTO en ont profité aussi de leur passage à Amsterdam. La situation est forcément différente en U16. On est plus dans le postulat de "Qui va intégrer la structure?" (...) Après ce seront les coaches qui décident au fur et à mesure de sa formation si la joueuse peut rester ou pas. Des éléments comme l'évaluation du niveau ou le comportement compte.
Si cela ne convient pas et malgré la volonté de la joueuse de rester, les coaches peuvent décider que la joueuse ne reste pas. (...) C'est un avantage d'avoir un centre mais les joueuses peuvent aussi jouer un rôle en dehors de celui-ci et améliorer leur niveau. Il y a même un certain nombre de joueuses qui combinent les entrainements et les matches en clubs avec des entrainements au CTO."
explique Bert Sengers.

Des principes de jeu à transmettre

Le coach U16 se situe donc dans une sélection chez qui le CTO n'est pas encore un outil. Au niveau du jeu, il tient compte d'un "playbook" mis en place à la fédération de basket. Sous ses ordres, les joueuses prennent contact avec celui-ci: "Nous essayons de mettre en place les premiers éléments de la ligne directrice. Nous aidons les joueuses à prendre la mesure de ce qui est demandé au niveau du jeu, comment elles doivent l'effectuer, comment elles doivent analyser les différentes situations de jeu... C'est ce que nous faisons principalement en U16 même si ça commence déjà en U15 et U14. Elles doivent aussi affiner leur fondamentaux." analyse-t-il

La formation, comment ça marche ?



Mardi 14 Janvier 2014