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La formation: comment ça marche? Partie 3: AWBB

Partie 3: AWBB


Et en Belgique? Dans un pays où le sport est matière communautaire, l'AWBB (coté Wallonie-Bruxelles) et la VBL (coté Flandre) pensent la formation à leur manière. C'est quoi le Centre de Formation ou c'est quoi le Topsport? Bénéfique ou non pour le fonctionnement des différentes sélections et de la formation "à la belge" d'avoir deux fédérations? On a posé les questions, on a écouté les réponses. Deuxième partie.



Wallonie-Bruxelles: Le "centre". Un mot... central

Dans l'univers AWBB, un terme phare prend cours lorsque l'on évoque la formation des jeunes joueuses et ce terme c'est le "centre". Le nom est le raccourci de "Centre de Formation AWBB". Situé à Jambes, il accueille des joueuses qui ont été détectée lors des sélection régionales et provinciales. Une invitation leur est lancée pour venir au centre. "Une fois intégrée dans la structure, elles ont 2 ans pour montrer ce qu'elles ont appris. Après ce laps de temps, on voit si on les garde ou pas, elles en sont conscientes. Le "contrat" c'est toujours deux saisons car il faut laisser un peu de temps: il se peut que la première année soit délicate. L'évolution chez une fille fort jeune, on ne la connait jamais. Après les 2 premières années, on passe alors à un système "1 an + 1 an" ce qui fait qu'une joueuse peut rester 4 ans dans le centre. En plus du basket, elles y effectuent leurs études secondaires." explique Pierre Cornia, actif à Jambes.

Dans son programme, le centre essaie alors de tout marier: à la fois l'exigence des études secondaires, l'exigence d'un centre et la mise à disposition d'un matériel humain et sportif non présent dans les clubs... tout en permettant aux joueuses de continuer à évoluer avec ceux-ci: "Au niveau des matches, les filles jouent "en double affiliation": matches en Régionale 1 (pour les plus anciennes) avec le centre le mercredi et match le week-end avec le club auquel elles appartiennent en jeunes. C'est une excellente formule. Les progrès sont là et on vient encore de le remarquer aujourd'hui. C'est une très bonne chose pour l'avenir, il faut continuer dans ce sens-là." détaille-t-il.

10 ans, ça se construit

10 ans que la structure est sur pied mais il lui fallu un temps pour trouver un fonctionnement plus optimal. "Ils ont cherché des solutions, certaines étaient bonnes et d'autres non. Du coup ça a vivoté" confie Pierre Cornia sur l'évolution de la structure. Avant de voir arriver quelques techniciens pour aider le jeune programme. "Cathy Populaire a beaucoup travaillé et puis Daniel Goethals arrivé depuis 5-6 ans a apporté quelque chose et ma venue il y a 4 ans aussi. Depuis Jan Callewaert a rejoint le groupe. Il y a eu des choses qui se sont mises en place comme le fait de pouvoir jouer dans les clubs qui a amélioré les relation avec le centre. Il faut continuer dans cette voie-là et il y a encore plein de choses à améliorer. Bien sûr, on ne sait rien faire si on n'a pas de subsides ou si on n'est pas aidé... Il faut trouver les meilleures corrélations possibles entre tout le monde." retrace-t-il.

Scission AWBB-VBL, pas de complications sur le parquet... et des pistes de reflexion en dehors

Que ce soit Pierre Cornia, Daphne Van Dessel ou Daniel Goethals, posez-leur la question "C'est pas compliqué de marier deux approches de formation (AWBB-VBL) dans un fonctionnement de sélection nationales?". Il vous tiendront le même postulat. Oui, il y a deux fédération. Oui, chacun travaille et peut apprendre de l'autre. Oui, les joueuses et les staffs des deux fédérations savent travailler ensemble pour le basket belge.

Du coup si ça roule sur le parquet, où se situe le problème? Dans le fonctionnement et l'organisation même du basket national et des sélections? "On est séparés jusqu'en U15 et on doit marier les deux approches en 1 stage. Si par exemple une fille est absente, il se peut que le coach voie que la joueuse ne connait pas assez bien les autres... Pourquoi ne pas faire plusieurs camps U15 ensemble dans le futur pour faciliter le mélange des deux approches? C'est une possibilité." explique Daphne Van Dessel.

Du côté du technicien de Sprimont, l'accent du rapprochement des "styles AWBB et VBL" pourraient aussi s'exprimer en championnat de jeunes: "Je pense l'avoir déjà dit mais ce serait bien qu'en catégorie de jeunes il y ait une première partie de championnat AWBB et une autre VBL. Ensuite, on prendrait les meilleures équipes de chaque côté pour faire un championnat national comme j'ai connu lorsque je jouais. Ça augmenterait encore le niveau de jeu de certaines joueuses et ce serait productif pour l'équipe nationale. On aurait la vision de tous ces matches et là et ça aiderait la préparation que l'on est en train de mettre en place: on le voit avec Daniel Goethals chez les Cats. L'avenir peut offrir des perspectives correctes mais il faut s'entendre, il faut des moyens et bien les utiliser." décortique-t-il.

Enfin Daniel Goethals, sélectionneur national, a aussi sa vision du "travailler à côté du parquet ensemble": "C'est sûr et certain que cela pourrait être plus simple si on avait une seule personne qui décidait! Tout commence déjà au niveau des modalités de subventions. Les gouvernement subventionnent différemment le sport en Wallonie qu'en Flandre. On essaie de faire abstraction de tout ça. Ce n'est pas toujours facile: pour certains projets des budgets sont alloués d'un côté et pas de l'autre... Je laisse tout ça au bureaucrates, aux gens qui sont dans la "tour de verre" et dans les bureaux. Je suis un homme de terrain et c'est là que j'essaie d'apporter mon expérience." explique-t-il.

Les joueuses jouent, les coaches coachent, les dirigeants dirigent... Pour une sélection, pour le basket belge... et pour un fonctionnement moins complexe? L'avenir le dira.

La Formation, comment ça marche ?

Partie 1: Le Luxembourg et les Pays-Bas
Partie 2: VBL
Partie 3: AWBB


Mercredi 15 Janvier 2014