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Sur le Grill

Jean-Francois Prior

Président du Dexia Namur


Entretien avec Jean-François Prior, président de Dexia Namur qui entamera sa deuxième saison en Euroligue par un déplacement à Samara, champion d’Europe avec Ann Wauters, le 26 octobre.



Jean-Francois Prior

Quelles sont les objectifs de Dexia Namur ?

"Nous voulons conserver notre place en Euroligue la saison prochaine. Le passage obligé est de figurer parmi les 16 premiers. Cela sera très dur car notre groupe est difficile. Ensuite, nous souhaiterions pouvoir finir dans le top 12."


Rappelez-nous le système de qualification ?

"Le premier tour de l’Euroligue a réparti 18 clubs en trois groupes de 6 dont les 5 premiers sont qualifiés ainsi que le meilleur 6e. Dexia Namur est versé dans le groupe C avec Samara (Esp), Valence (Esp), Prague (Tch), Kosice (Tch) et Mondeville (Fra). Cela sera très difficile. Hormis peut-être Kosice qui est à notre portée. Prague dispose d'une Américaine de WNBA, Marie Ferdinand et a récupéré Svetlana Volnaya, à condition de pouvoir la gérer..."

Jean-François Prior figure en outre depuis cette saison dans le Conseil de l'Euroligue avec Nar Zanolin, directeur exécutif de la FIBA Europe, Ivan Bodrogvary, du bureau de FIBA Europe, Ramon Marquez (Valence), Gabor Rozsa (Pecs) et Vitali Trofimenko (Samara).

Quel est le budget d’un club comme Namur ?

"Nous tournons entre 900.000 et 1 million d’euros. Mais je compte tout ce qui nous coûte. Les déplacements, les hébergements d’équipes étrangères, les taxes et les lois sociales que nous payons sur les contrats des joueuses, la dette que nous continuons à rembourser."

Le budget de Dexia Namur le place dans le top 10 des clubs de l’Euroligue. Si Samara, Ekaterinburg, le Dynamo Moscou et les clubs français (Valenciennes, Bourges et Mondeville), ainsi que Valence, Brno et Gdynia dépassent le budget du club namurois, un club comme Pecs (650.000 euros), par exemple, pourtant habitué du Final Four, est en dessous. Vilnius, Schio, Naples, Prague, Kosice, Budapest et Cracovie avouent un budget moins élevé.


Pour conserver les joueuses polonaises et attirer les intérieures américaines en Belgique, il faut délier les cordons de la bourse. On parle d’un salaire de 17.000 dollars par mois pour Nicole Ohlde. Exact ?

(réfléchit brièvement). "Nous n’en sommes pas loin du tout. Il est certain que si je propose un demi-salaire par rapport à Valenciennes par exemple (que nous battons à chaque fois à présent soit dit en passant), la joueuse ne viendra pas chez moi. Mais à salaire équivalent, je me fais fort de la faire venir à Namur. Nicole Ohlde vient pour quatre mois à Namur. Pour les Polonaises, elles se plaisent bien ici dans un cadre de vie comme celui de Namur. Et je ne suis pas sûr qu’elles auraient l’occasion d’évoluer ailleurs aux mêmes conditions. Nous jouons l’Euroligue, l’attractivité de notre ville et le fait que nous respectons nos engagements sont autant d’atouts".

Valenciennes par exemple a fait une offre à Nicole Ohlde équivalente à un montant une demi-fois moins élevé que l’offre namuroise. En outre, Dexia Namur a souscrit une assurance (dont la prime avoisinnerait les 4.000 euros) dans l’éventualité où Nicole Ohlde devrait rester un cinquième mois.

Deux Américaines, trois polonaises, une Russe, Dexia Namur n’a pas la réputation de faire la part belge aux joueuses belges. Pourquoi ?

"Pour le poste 3, j’ai trois Belges, Oksana Agabalova, Sophie Charlier et Evelien Callens. J’ai la chance cette saison d’avoir un entraîneur qui fait tourner son équipe. Et puis trouvez moi une Belge qui veut se donner à 100 pc pour le basket en Belgique ! Ce n’est pas de ma faute non plus si les Belges demandent aussi des sommes astronomiques, alors qu’elles jouent dans des championnats inconsistants avec un club qui ne joue même pas la Coupe d’Europe. Il y a aussi chez Marjorie Carpréaux qui joue avec enthousiasme et une volonté d’apprendre de tous les instants. Il y a dix entraînements par semaine. Sans oublier notre partenariat avec le Rebond Ottignies. Cinq filles viennent ainsi avec nous. Nous possèdons en outre, sans les jeunes d'Ottignies, et malgré Krystyna, la moyenne d'âge la plus jeune du championnat."

En comptant deux jeunes brabançonnes pour arriver à un noyau de douze filles, Dexia Namur (moyenne d'âge: 23,8 ans) figure au 6e rang de ce classement particulier derrière St-Katelijne Waver (20,67), Novia Namur (22,3), Boom (22,9), Waregem (23,25), Sprimont (23,6), mais devant Spirou Girls Charleroi (24,6), Kortrijk Sport (24,8), Wytewa Roeselare (25,1) et Tournai Mini (26,2).

* Sources: AWBB et VBL


Comment se concrétise ce partenariat avec Ottignies?

"Les cinq filles, sauf une Perrine Verzele, sont au centre de formation de Jambes, elles s’y entraînent deux fois par semaine, deux fois avec nous et une fois avec leur club."


Et en retour, qu’offrez vous à Ottignies ?

"L’opportunité pour ces jeunes joueuses de s’entraîner et d’être confrontée à l’entraînement avec certaines des meilleures joueuses du monde. Céline Demonceau a en outre un temps de jeu appréciable en championnat."

Sur base de la double affiliation, Céline Demonceau, Silje Leroy, Perrine Verzele, Céline Kazadi et Aurélie Kalaka appartiennent au Rebond Ottignies et peuvent s’entraîner et disputer des rencontres avec le Dexia Namur. Le club namurois est le seul à avoir usé de cette nouvelle disposition pour les dames, avec Sprimont, qui a pratiqué, pour une part, dans le sens inverse. C’est à dire que Magali Nicloux et Natacha Ciezki sont pris en charge et affilées à Sprimont, avec une double affiliation au First Andenne (R2). Sara Deneil est par contre affilée au First Andenne et en double affiliation avec Sprimont.



Mercredi 19 Octobre 2005