Nathalie De Roeck tourne la page

Photo: www.rbbd.be

Nathalie De Roeck a estimé qu'il était temps de raccrocher les baskets. Le basket féminin belge perd là une des ses incontournables joueuses de taille et Boom - dont elle était la figure de proue ces six dernières saisons - devra désormais compter sans elle. "Ce ne fut pas une décision facile. Plus de 20 ans de basket... c'est une grande partie de ma vie. Presque tous mes temps-libre étaient consacrés au basket. Si je me trouvais encore bien pour continuer, c'est surtout mentalement que cela devenait plus difficile. Il y a temps de choses à faire dans la vie. Je veux désormais y consacrer plus de temps."

Nathalie De Roeck a débuté sa carrière avec Erembodegem où elle a évolué 7 saisons, "j'ai de super souvenirs de mes premières années. En quatre saisons, nous étions passés de la première provinciale à la division I. Au fil des matches pour être champion et des tests matches pour la montée, j'ai vraiment apprécié ces moments." La suite, ce fut une expérience aux Etats-Unis, durant une saison à l'Université de la Nouvelle-Orléans. De retour en 1995 sur le sol belge, c'est Waregem qui l'accueille deux saisons avant de retourner deux saisons dans sa ville natale, à Osiris Alost de 1997 à 2001, entrecoupé d'une saison (1999-2000) à Soubry Kortrijk. Alost a disparu de la circulation au sein de l'élite dames, De Roeck prenait alors le chemin de Boom en 2001, là où elle termine donc sa carrière.

Professionnaliser le basket belge

"Le basket est un sport fantastique. C'est très tactique, mais aussi physique, il faut le comprendre pour pouvoir rester au plus haut niveau. Le plus difficile est d'évoluer lorsque vous n'avez pas la confiance d'un coach. Mais d'un autre côté, cela permet de vous rendre plus fort. Je trouve juste dommage que le sport est assombri par une série de facteurs externes, de problèmes annexes. C'est de plus en plus le cas, et la beauté du sport s'en ressent. Cela se voit dans la manière dont le basket belge est traité, de façon très amateure. J'espère que le COIB et la fédération vont continuer à faire des efforts pour que l'on travaille de manière plus professionnelle dans le basket belge. J'espère vraiment que le championnat va se professionnaliser, sinon on va arriver à une situation où les meilleures belges vont automatiquement partir à l'étranger. Le fossé avec les joueuses pro et amateurs va se creuser encore et le championnat belge ne va plus ressembler à rien."

Geert Versmeesen et Claudia Van Hoorenbeeck

Photo: Carlo Picchione/Novia Munalux

Ex-internationale, Nathalie De Roeck aura pris part à la campagne de 2003 lors de la phase finale de l'Euro en Grèce. Les Belges y ont décroché la 6-ème place, si elle n'y était pas titulaire, l'Alostoise aura apprécié l'aventure et le fait d'avoir participé à l'une des plus belles pages du basket féminin belge jusqu'ici. "La sélection pour l'Euro-2003, cela fait d'ailleurs très joli sur mon palmarès. Mais surtout, le fait de pouvoir s'entraîner aux côtés de quelqu'un comme Ann Wauters, c'est une expérience unique. Ce n'était pas facile d'aller en équipe nationale, j'ai du refuser beaucoup de sélections en raison de mes études et puis de mon travail ensuite."

Nathalie De Roeck pense que l'adrenaline et la compétition vont lui manquer bien sûr. Elle tentera de rester en pleine forme physique, "mais en arrangeant mes horaires comme je le souhaite. Cela sera moins contraignant. Le basket m'a tout donné. J'ai eu la chance de travailler avec beaucoup de personnes, beaucop de coaches - parfois un peu trop ... (rires), mais je garderai un sentiment particulier pour deux d'entre eux. Geert Versmessen qui m'a appris à jouer, qui m'a donné tous mes fondamentaux et qui m'a formé pour le reste de ma carrière quand j'étais petite. Et bien entendu Claudia Van Hoorenbeeck qui aura été l'une des seules à pouvoir faire ressortir mes points forts sur le plan sportif et à l'intégrer dans un collectif. Le basket m'a aussi beaucoup apporté en tant que personne. Le dépassement de soi, la persévérance et l'esprit d'équipe, cela peut vous aider en dehors du basket aussi."