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Euro-2007

La culture de la victoire

Laurent Buffard trace quelques grandes lignes


Laurent Buffard regrettait au soir de la défaite face à la Lettonie le manque de 'gnac' dans l'ensemble au sein de son groupe. Le coach français aura pu constater avec plaisir que le 'money time' dans la petite salle de Kosice aura eu des accents belges. C'est à la 'gnac' et avec leurs tripes que les Belgian Cats ont été chercher une victoire en Slovaquie synonyme d'Euro. L'expérience du Français et la volonté des joueuses aura apporté l'oxygène nécessaire à l'équipe nationale. C'est tout un pays qui respire.



Un grand travail de fond à faire

La culture de la victoire
Rôdé aux plus extrêmes tensions d'un match de basket au plus haut niveau, dans la "haute compétition" comme il l'appele, Laurent Buffard aura réussi à insuffler en moins d'un mois les germes de la culture de la gagne à l'équipe nationale belge. Battues face à la Lettonie 63 à 70 barrant définitivement la première place à la Belgique, les Belges, en bras de fer encore pendant presque tout le match en Slovaquie ont réussi à faire pencher la balance en leur faveur pour s'imposer de 4 points, 73 à 77.

Deuxième de son groupe, la Belgique fait aussi partie des meilleurs deuxièmes appelés à rejoindre directement l'Euro-2007. Le premier obstacle des qualifications est franchi. Il en reste encore deux autres: la phase finale et le tournoi pré-olympique avant de voir le soleil se lever sur la Chine. D'ici là, ce sera l'heure des grands travaux. A vitesse accélérée pour rattraper le temps perdu. En locomotive luxueuse et puissante, Laurent Buffard avait déjà tiré quelques grandes lignes au soir de la défaite face à la Lettonie. Parfois dans des termes durs, mais toujours pour avancer. Elles n'ont pas changé après la victoire en Slovaquie.

Les filles méritent d'aller à l'Euro

Jean-Luc Cornia, Laurent Buffard, Arvid Diels
Jean-Luc Cornia, Laurent Buffard, Arvid Diels
"Les filles méritent d'aller à l'Euro",, souligne Laurent Buffard. "Pour le travail pur qu'elles ont accompli, pour leur investissement, pour ce qu'elles pour arriver là mérite le respect. C'est une récompense. Pour elles, pour le staff, pour les dirigeants. Il y a beaucoup de choses positives à retenir. Il y a beaucoup de choses à améliorer aussi. La Belgique n'en est qu'au début de son histoire. Il faut accroître l'esprit de compétition chez les joueuses belges et la compétitivité du basket belge. C'est important d'aller à l'Euro. Mais il faut du temps pour obtenir des résultats. Il faut une histoire. On est en train de mettre les fondations. Je ne sais pas si toutes les meilleures joueuses étaient là pour cette campagne. Je pense à Marie-An Caers. A d'autres. Je ne connais pas toutes les joueuses belges." Sans oublier, Dana Boonen qui n'a pas été retenue pour cette campagne et dont l'ombre a plané contre la Lettonie. "Il faut un bon équilibre aussi. Un objectif commun pour toutes les joueuses. Pour l'instant, il y a trois types de joueuses, celle qui veut se montrer, celle qui veut jouer et celle qui veut se qualifier. Il faut unifier les objectifs. N'en faire qu'un ! Il faut que tout le monde soit sur la même longuer d'onde sur le terrain. Les joueuses ont des qualités. Elles doivent accepter de travailler dur. Elles doivent accepter la critique aussi. A l'entraînement, parfois, certaines remarques ne passent pas. Chacune doit povoir les intégrer pour avancer et ne se sentir titillée dans son orgueil. Tout cela renforcera la solidité d'une équipe et diminuera sa fébrilité."

Quelques stats

Avec une moyenne de 23,8 pts par match, Ann Wauters figure au 3e rang des joueuses ayant participé aux qualifications derrière Zuzana Zirkova (Slovaquie), 24,8 pts, et Evanthia Maltsi (Grè), 24,3 pts, mais c'est l'intérieure de Samara qui possède le meilleur pourcentage (62, 7 %). En matière de rebonds, Ann Wauters est aussi dans le top 5 - 4-ème - avec 10,5 prises en moyenne derrière l'Allemande Linda Frölich (15,3 rbds), la Finlandaise Niina Laaksonen (11,5 rbds) et la Roumaine Maria Pascalau (10,8 rbds). Par ailleurs, Ann Wauters a réussi quatre double-double sur ses quatre matches de qualifications, tout comme Linda Frölich, 6 double-double en 6 rencontres. Côté assists, Kathy Wambe avec 4,5 caviars par match se situe en deuxième position de ce classement particulier derrière la meneuse hongroise Dalma Ivanyi (5,2) et à égalité avec la Slovaque Alena Kovacova (4,5).

Ann Wauters: 'she's the boss'

100 % à Kosice
100 % à Kosice
Emmenée par une autre de ses locomotives puissantes et luxueuses, Ann Wauters pour ainsi dire parfaite en Slovaquie samedi, les Belges sont toujours en course pour le rêve olympique. Kathy Wambe a indéniablement pris une dimension supplémentaire contribuant largement aussi au succès belge en terre slovaque. Anke De Mondt, Laurence Van Malderen, Nele Deyaert évoluent dans des clubs professionnels, mais dans des championnats que Laurent Buffard a qualifié de "fragiles". Marjorie Carpréaux, Sophie Charlier, Irina Medvedeva, Evelien Callens, Evelien De Croos dans un championnat amateur. "C'est comme en Belgique", explique le coach de Valenciennes. "Gagner des matches de 30, 40, 50 points ne développent pas l'attitude de haute compétition et les aptitudes à décrocher un match dans ces moments les plus chauds. Au plus haut sera le niveau de compétition, au plus profond sera forgé le caractère et la capacité à se surpasser. Les matches sont trop facile. Gagner un peu plus ou un peu moins, qu'est-ce que cela change ? Il n'y a pour ainsi dire pas de joueuses belges qui jouent l'Euroligue. C'est assez problématique. En outre, le basket a énormément évolué. Il faut être très complet avec une force de frappe de 50 % à l'extérieur et 50 % à l'intérieur. Comme c'est le cas ailleurs, on a des difficultés à l'extérieur un peu partout. Il ne faut pas se cacher, il faut s'entraîner plus. Il faut travailler beaucoup plus en club. Si l'on veut progresser, il faut travailler beaucoup plus, 7 à 8 fois par semaine, avec un coach, de façon spécifique, de façon individuelle. Afin de pouvoir faire des matches de meilleur niveau. Il faut progresser au rebond. Le rebond, ce n'est pas une question de taille, c'est une question de placement. Il faut avoir la 'gnac', l'envie de bloquer son adversaire pour l'empêcher d'aller au ballon, capter cette balle et ne plus la lâcher. Ce qui nous est arrivé contre la Lettonie, ça nous a coûté cher. Le gabarit des joueuses aujourd'hui, c'et un mètre 95 pour une intérieure, 1m90 pour une ailière, 1m80 pour une poste 3. C'est le format des équipes nationales."

Réunion des clubs lundi (BIEN lundi)

Comme le disait justement Christian Grandry, co-président du BNT Dames et secrétaire du club de Sprimont, au coup de sifflet final de Slovaquie/Belgique, "la qualification pour l'Euro-2007 est une grosse bouffée d'air. Mais comme en 2003, la limite entre le succès et le clash ne tient qu'à un fil. Il y a du pain sur planche et cela doit commencer dès lundi (BIEN lundi) avec la réunion des clubs de division I."

Lundi (BIEN lundi) en effet au siège de la fédération se réuniront en effet les clubs de l'élite avec à l'ordre du jour un tour d'horison sur le basket féminin en chiffres, des propositions pour améliorer les compétitions féminines: calendrier du championnat, des play-off, la Coupe de Belgique, le nombre de joueuses étrangères, des b[propositions sur le statut financier des clubs: fiscalité des joueuses étrangères, instauration d'un système de licences], et des propositions pour la promotion du basket féminin.


Dimanche 24 Septembre 2006