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Katrien Vercauteren (Dexia) contrôlée positive

La meneuse de Dexia Namur contrôlée au méthylprednisolone


Katrien Vercauteren a été contrôlée positive au méthylprednisolone lors d'un contrôle anti-dopage effectué le 23 octobre dernier à l'issue de la rencontre de championnat entre Dexia Namur et Wytewa Roeselare. Une injection de depo-medrol effectuée le 19 septembre serait à l'origine des traces du produit interdit dans le sang de la meneuse saint-servaitoise. Une "affaire" qui n'aurait jamais eu lieu si les procédures médicales avaient été respectées à la lettre...



Photo: fibaeurope.com
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Un jour après l'annonce du contrôle positif du gardien de Mouscron lundi dernier, Franky Vandendriesche, on apprenait qu'un autre contrôle anti-dopage s'avérait aussi positif, au même produit, en Communauté française cette fois. Il concerne Katrien Vercauteren, la meneuse de Dexia Namur. A l'issue de la rencontre de championnat de Belgique entre Dexia Namur et Wytewa Roeselare le 23 octobre, un contrôle anti-dopage diligenté par la Communauté Française, compétente en la matière, s'est avéré positif pour la meneuse saint-servaitoise. Des traces de methylprednisolone, un dérivé de la cortisone, ont été retrouvées. Le methylprednisolone est renseigné dans la liste des produits interdits, mais peut, néanmoins, être utilisé à de strictes conditions thérapeutiques.

"Après en avoir discuté avec elle et avec quelques spécialistes, a expliqué Bernard Delwiche, le secrétaire de Dexia Namur, on en est arrivé à la conclusion qu'une piqûre de depo-medrol, qu'elle a reçue le 19 septembre du Docteur Adam avec l'équipe nationale belge avant un match contre la Roumanie, le 22 septembre, serait à l'origine du contrôle positif. L'usage de ce produit est interdit sauf ordonnance médicale. Le médecin, avec qui nous en avons discuté, a interprété les règles F.I.B.A. et pensait qu'il ne fallait déclarer la prise que 36 heures avant le match. Or, la piqûre ayant été administrée trois jours avant, elle n'a donc rien déclaré.

Pas de dossier médical
Pour être autorisée, l'utilisation de cet inflammatoire doit en effet être soumis à une prescription thérapeutique. De plus, l'injection doit se faire de façon intra-articulaire. "Le Dr Adam a reconnu avoir effectué une injection de depo-medrol, poursuit Bernard Delwiche. Mais aucun certificat médical n'avait alors été établi. Nous n'étions pas au courant au sein du club que Katrien Vercauteren avait reçu ce genre de traitement. Nous n'avions pas de dossier médical à ce sujet.

Katrien Vercauteren ne demandera vraisemblablement pas de contre-expertise. Il ne sert à rien de la demander, estime Bernard Delwiche. Dans le mesure, où il y a de fortes chances que le résultat soit le même. Nous plaiderons plutôt la bonne foi de la joueuse devant la Commission. Tout cela ne serait pas arrivé si le papier adéquat avait été rempli.

Manquement
La Commission de l'Association Wallonie Bruxelles devant laquelle comparaîtra Katrien Vercauteren sera ainsi amenée à examiner l'affaire et le respect des procédures anti-dopage. Comme dans le cas de Franky Vandendriesche à Mouscron, il apparaît qu'il n'y avait nullement l'intention de tricher. Là n'est pas le problème. Reste que des manquements sont intervenus dans le respect des procédures, à commencer par la non-mention, lors du contrôle, du traitement au depo-medrol. Ce que devra déterminer la Commission de l'AWBB qui devrait entendre la joueuse à la mi-décembre.

De son côté Christian Grandry, le Président du BNT Dames de l'équipe nationale, mis en cause par le club namurois ne rejette pas sa responsabilité et nous tirerons les leçons de ce qui se passe, il faut savoir que si le Dr Adam n'était pas le médecin officiel de l'équipe nationale en septembre dernier pour raison de maternité, elle fait partie du staff et je comprends Katrien qui s'est tourné vers elle en raison du fait que c'était notre médecin l'année dernière. Mais elle a plutôt agi à titre privé. De mon côté, par exemple, je n'étais pas au courant non plus qu'elle avait subi une infiltration après le match contre Israël.

Christian Grandry a tenu a préciser aussi lundi soir que le staff de l'équipe nationale était au courant et avait approuvé la visite de Katrien Vercauteren chez le Dr Adam. Dont acte.

Après l'avant-dernière rencontre face à Israël le samedi 18 septembre, Katrien Vercauteren a disputé une rencontre amicale avec son club de Dexia Namur à Herve le dimanche. Ce jour-là, le Dr Adam a reconnu lui avoir injecté une ampoule de Depo-medrol. Le lendemain, les Lionnes de Benny Mertens s'envolaient pour la Roumanie où elles devaient disputer leur dernière rencontre de qualifications pour l'Euro-2005.

Qu'est-ce-que le methylprednisolone?

Le methylprednisolone est une substance se retrouvant dans différents médicaments dont le depo-medrol et nécessite une justification médicale sous forme d’Autorisation d’Usage à des fins Thérapeutiques Allégée (AUT Allégée). "Dans le cas de l'A.W.B.B, explique Luc Mathieu, de la Commission anti-dopage de la Communauté française, cela équivaut à dire qu'il est nécessaire qu'un certificat médical soit produit et transmis le plus rapidement possible pour justifier le traitement. Et il doit à tout le moins être produit au moment du contrôle anti-dopage. Nous diligentons les contrôles sur le territoire de la Communauté française et nous demandons au laboratoire de Gand, accrédité par le Comité International Olympique, d'effectuer les analyses. En cas de contrôle positif, nous en informons le sportif et sa Fédération.

La notice
Le depo-medrol contient de la methylprednisolone, un corticoïde injectable en local pour traiter des affections rhumatologiques, ophtalmologiques, dermatologiques ou autres. Il ne peut être délivré que sur ordonnance. Son mode d'action est de diminuer la réponse inflammatoire des tissus atteints. Les effets indésirables peuvent être différents selon les voies d'administration. Le traitement prolongé et les fortes doses peuvent provoquer de l'oedème, une baisse de potassium dans le sang, des taches cutanées, une pilosité excessive, des troubles de cicatrisation. On observe aussi un effet nerveux avec euphorie, surexcitation et troubles du sommeil. Il peut également apparaître: ostéoporose, atrophie musculaire, troubles des règles, arrêt de la croissance chez l'enfant, troubles gastriques (ulcères, perforations digestives), diabète réversible.

C'est un anti-inflammatoire utilisé depuis de très nombreuses années et très couramment utilisé, analyse le Professeur Mielants de l'Université de Gand. Il ne peut se donner sans prescription. Il est interdit s'il est donné par voie intra-musculaire, intra-veineuse, orale ou rectale, car il a des effets euphorisants. La seule voie autorisée dans le cadre des règles anti-dopages est l'injection intra-articulaire. Les effets peuvent encore être vérifiés deux à trois semaines après l'injection. Il est possible qu'une injection puisse être à l'origine d'un contrôle positif un mois après.

Lors du contrôle anti-dopage

Katrien Vercauteren (Dexia) contrôlée positive
- Le sportif tiré au sort doit se présenter avec sa convocation, sa pièce d'identité et des certificats médicaux indiquant le traitement prescrit et le motif de cette prescription s'il est sous traitement médical.
- Le médecin doit contrôler l' identité du sportif. S'ensuit alors un entretien portant sur l'état de santé (pathologies aigues et chroniques), la prise de médicament ou de compléments alimentaires. Ceci est consigné dans le procès verbal de contrôle.
- Le sportif doit alors choisir un kit d'analyse (2 flacons A et B et un gobelet collecteur), qu'il doit lui-même ouvrir et vérifier qu'il soit vide et propre.
- En présence exclusive du médecin agréé et sous sa surveillance visuelle, le sportif devra alors uriner. Ce qui n'est pas toujours évident après une activité sportive. Un minimum de 75 ml ce qui représente 1/3 de verre (25cl) est nécessaire mais il existe une procédure de prélèvement partiel qui est applicable si le volume est inférieur à 75ml.
- Qui reçoit les résultats du contrôle et quand ? Le sportif contrôlé et sa fédération. Dans les 15 jours qui suivent la réception du rapport d'analyse par l'administration si le contrôle est négatif. Par contre si le contrôle est positif, dans les 5 jours qui suivent la réception du rapport d'analyse par l'administration et par recommandé.
- En cas de contrôle positif, le sportif peut faire analyser le second échantillon dans un laboratoire de son choix agréé CIO (la liste de ceux-ci est jointe au recommandé) et il peut demander à être présent ou être représenté lors de cette analyse. Si le résultat est confirmé, cette analyse lui sera facturée.
- Il peut également demandé à être auditionné par l'officier de police judiciaire et le médecin agréé. Le sportif doit en aviser l'administration par lettre recommandée dans les 10 jours qui suivent la réception du recommandé.

Extrait du réglement en matière de lutte anti-dopage de l'A.W.B.B.

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ART 75
L'Association peut retirer tout ou partie de sa collaboration avec un club si celui-ci s'est opposé au contrôle antidopage, s'il refuse d'entériner les résultats des contrôles effectués ou s'il ne prend pas de sanctions envers l'affilié concerné.
ART 76
La procédure de contrôle se déroule suivant les règles reprises ci-après et établies par le Conseil d'Administration.
ART 77
L'analyse des échantillons prélevés se fait dans un laboratoire reconnu par la Communauté française qui en adresse par recommandé les résultats au Secrétaire Général de l'AWBB.
ART 78
Si le résultat de l'analyse est positif, le Secrétaire Général en avisera l'affilié et le club concerné en le notifiant dans les cinq jours qui suivent la réception du rapport d’analyse par lettre recommandée. Une copie sera transmise au président de la Commission de promotion de la santé dans la pratique du sport.
ART 79
Dans les cinq jours suivant le jour de l'envoi de la lettre recommandée dont question à l'article 78, l'affilié peut demander une contre-expertise dans un laboratoire de son choix reconnu par la Communauté Française. La contre-expertise doit avoir lieu dans les vingt jours suivant le jour de l'envoi de la lettre recommandée dont question à l'article 78. Sans pouvoir retarder la procédure, l'affilié peut à ses frais assister à la contre-expertise, s'y faire représenter et se faire assister par un conseil. Il avance les frais d'analyse demandée par lui. Il supporte les frais de celle-ci si elle s'avère positive. Ces frais d'analyse lui sont remboursés si elle s'avère négative.

L'affilié considéré comme positif à l’issue d’un contrôle antidopage effectué par l’AWBB, le COIB, le CIO ou par les autorités compétentes de la Communauté française est convoqué par le président de la Commission disciplinaire du dopage. La convocation se fait au moins quinze jours avant l'entretien, soit par la remise en main propre contre réception, soit par lettre recommandée. L'affilié doit comparaître personnellement. Il peut être accompagné par son entraîneur, son médecin et un conseiller de son choix. S'il est mineur, il doit également être accompagné par son représentant légal. Le fait de ne pas se présenter ou de ne pas pouvoir être accompagné ne peut être invoqué pour suspendre la procédure qui
sera dès lors traitée par défaut.

LES SANCTIONS
ART 99
Les sanctions sont les suivantes :
1. - suspension de 2 ans pour un premier délit ;
- suspension de 4 ans à une suspension à vie pour un second délit.
2. - en cas d’usage de cannabis, d’éphédrine, phénylpropanolamine, pseudo-éphédrine, caféine, strychnine et les substances apparentées, la suspension sera :
De 1 à 6 mois pour un premier délit ;
De 2 à 8 ans pour un deuxième délit ;
À vie pour un troisième délit.
3. - les sanctions peuvent s’accompagner de mesures prescrivant des contrôles périodiques ou inopinés du joueur sanctionné pour une période déterminée.
L’organe disciplinaire fixe la date d'entrée en vigueur des sanctions. Les sanctions d'une durée inférieure à six mois ne peuvent être exécutées en dehors des périodes de compétition.

L'usage des corticoïdes

Katrien Vercauteren (Dexia) contrôlée positive
Les corticoïdes par voie orale (comprimés, gouttes), par voie rectale (suppositoires) ou en injection (intraveineuse, intramusculaire) sont interdits dans tous les cas. Si toutefois un médecin estime qu’il faut traiter une maladie aiguë grave avec des corticoïdes, il établira un certificat en détaillant le diagnostic, le produit prescrit, la dose, la durée du traitement et l’incompatibilité de la pratique sportive qui en résulte, dont la durée doit correspondre à la durée de prescription augmentée de 7 fois la ½ vie d’élimination.

Les corticoïdes en infiltration intra-articulaire sont autorisés à condition d’envoyer un certificat médical en détaillant le diagnostic, le produit prescrit, la dose, la durée du traitement. Le médecin doit informer par écrit l’athlète de la nature de cette prescription et de l’obligation qui lui est faite de présenter l’acte de prescription à tout contrôle.
Pour une meilleure efficacité, l’usage des corticoïdes en infiltration devrait être associé à une
période de repos sportif.

Les corticoïdes par voie locale (pommades, pansements cutanés, gouttes oculaires, nasales ou auriculaires ainsi qu’en spray inhalé) sont autorisés à condition de disposer d’un dossier justificatif pour les indications de produits inhalés pour l’asthme:
- l’ordonnance avec le produit, la posologie, le mode d’administration, la durée du traitement,
- et un certificat du médecin prescripteur avec la raison médicale de la prescription pour l’asthme.


Lundi 29 Novembre 2004