Le coup est passé si près

Christian Detroz


Le Copperfield du basket belge finira bien par nous sortir un lapin de son chapeau. Car même si la Belgique s'est inclinée sur le fil 70 à 72, elle a tenu tête aux championnes d'Europe dans un match à gros enjeu d'un championnat d'Europe. Même Laurent Buffard, lui-même, de son propre aveu, 'aurait signé des deux mains si l'on m'avait dit que nous allions perdre de 2pts contre cette Tchéquie-là." Ces Tchèques s'en sont encore finalement sorties s'offrant la première place de cette poule E, repoussant la Belgique sur le troisième strapontin. Des Belges qui connaîtront demain (mercredi) leur adversaire en quarts de finale vendredi à 18h30 (un horaire à confirmer par les organisateurs). Ce sera soit la Russie, soit l'Espagne.

Le niveau ne cesse de monter
Le niveau ne cesse de monter
"Il ne sert à rien de dire: oauw, on n'a perdu que de deux points contre la Tchéquie, championne d'Europe, on a fait un bon match,..., il faut franchir une étape. On a un objectif en tête (la 5e place), il faut se focaliser là-dessus. Il faut se concentrer sur le quart de finale. Peu importe que ce soit la Russie ou l'Espagne, ce sont deux équipes très différentes. Il faut penser à notre jeu. Au moins, nous avons démontré que nous pouvions rivaliser jusqu'au bout face à des équipes du top niveau et que nous pouvions produire, en équipe, un jeu de haute qualité." Ann Wauters était très claire après la rencontre et ne voulait pas s'appesantir sur le court revers ou alors "pour continuer à construire sur les choses positives et avancer."

Ann Wauters, encore auteur d'un double-double (22pts, 12 rbds) a tiré dans son sillage Anke De Mondt (13pts) et Kathy Wambe, qui bien qu'avec un 1/9 aux lancers, affichait 13 pts au compteur et 7 assists. Grâce, une fois de plus, à une très bonne entame de match, la Belgique avait pu mener 10-7 sur une bombe de l'ailière anversoise. Et si Eva Viteckova déjà (22pts) avait porté à 10-13, les Belges vont faire la course en tête durant une bonne vingtaine de minutes, obligeant la Tchéquie à s'accrocher pour ne pas décrocher. 21-19 à la 10e, 28-21 à la 14e, 33-27 à la 17e, les Belges auraient même pu creuser un peu plus l'écart, mais manquaient quelques paniers 'dits faciles' sous l'anneau. Les Tchèques aussi manquaient des choses apparement plus qu'à leur portée, mais ce temps relativement mort n'allait pas durer. A la pause, et malgré les 3 fautes d'Ann Wauters, les Belges menaient 38-35. Petra Kulichova avait maintenu la Tchéquie dans le sillage avec 10 des ses 14pts et 7 des ses 12 rebds en première mi-temps.

La reprise allait être difficile pour la Belgique. La Tchéquie s'offrant un 2-11 en 2mn et provoquant la 3e faute aussi de Nele Deyaert. Le marquoir était passé à 40-46, mais une autre bonne habitude désormais offrait aux Belges de recoller avec notamment une bombe de Van Malderen, désormais 26 ans, et des actions de Wambe pour faire 56-51 dans un moment d'euphorie. A 58 partout à la demi-heure, les Belges vont réussir en outre la gageure de tenir le coup jusqu'au bout, mieux elles vont encore mener 64-58 sur une bombe de Van den Vonder. Hana Machova rentrait alors en piste pour reprendre ce 0-6 à elle seule. A 68 partout à 2mn28 du terme, l'expérience tchèque faisait la différence.

Car le constat dressé après le revers letton s'appliquait comme un papier carbone sur le court revers tchèque. "Nous n'avons pas eu de chance sur les deux derniers matches avec une défaite de 3pts, puis de 2 pts", analysait Laurent Buffard. "Cela s'explique par quelques chiffres: un 5/14 aux lancers, 15 rebonds offensifs pour la Tchéquie ou 5 paniers encaissés bêtement sur contre-attaque par manque de concentration. Et contre la Tchéquie, cela se paie cash. L'état d'esprit dans l'équipe est excellent. Il faut se servir de ce match pour bien aborder les quarts de finale." Ce qu'il aurait fallu aussi c'est un peu plus d'expérience dans les moments chauds, ceux qui ont permis à la Tchéquie d'émerger. "Nous n'avons surtout pas paniqué dans les moments difficiles", confirmait Michaela Hartigova. "i[On a gardé la tête froide jusqu'au bout." Le mot de la fin de cet épisode reviendra à Lubor Blasek, l'assistant-coach de Jan Bobrovsky:" Nous avons préparé ce match très sérieusement, car nous savions la Belgique très forte et très solide sur ses bases dans cet Euro. Il fallait rester concentré tout le temps. Nous avons été mauvais aussi aux lancers (15/24), heureusement que la Belgique a connu le même problème (5/14). On aurait très bien pu perdre ce match. Nous avons gagné car nous avons eu de la chance, pas parce que nous étions plus forts ce soir".

La Belgique dispose désormais de trois jours pour trouver les clés d'une concentration infaillible, tenace durant 40 minutes, et créer le plus beau tour de magie de l'histoire du basket belge, digne du Magicien d'Oz.


Commentaires (1)
1. ivan rebroff le 03/10/2007 09:31
Comme me l'a dit un jules du coin, de tous les peuples qui perdent d'un goal, les belges sont les plus braves
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