Les Belges avaient en outre le rebond sur chacune des attaques manquées côté turc et Laurent Buffard n'avait de cesse d'haranguer ses troupes pour éviter à tout prix qu'elles se déconcentrent. 29-10 à la 10e, 49-26 à la pause et 56 à 28 dès la reprise: un viatique maximum de 28 pts qui permettaient à la Belgique de gérer à son aise la fin de rencontre. L'écart oscillait entre 20 et 28 points jusqu'au coup de sifflet final. Une victoire intéressante à plus d'un titre qui pourrait compter très largement pour la suite de la compétition. Non que l'écart avec les Turcs se soit fixé à 22 unités: 85 à 63, mais Laurent Buffard aura pu faire d'une pierre deux coups: reposer - encore - ses joueuses majeures et puiser largement dans son banc. Le coach français a le don de relancer si besoin en était la dynamique positive de son groupe n'écartant aucune de ses joueuses, donnant à Marjorie Carpréaux et Sara Leemans l'occasion de puiser encore dans le réservoir de l'expérience et de donner de nouvelles chances à Eveline Decroos et Dana Boonen, très peu utilisées jusque là. Laurent Buffard sait qu'il aura besoin de tout le monde et toutes ont, comme le souligne, Nele Deyaert, finalement bien au poste, "cette 5-ème place et le tournoi pré-olympique en tête avec le volonté d'y apporter chacune sa pièce à l'édifice." La lecture des stats laisse rêveur: Irina Medvedva (10pts - 5/7 à 2pts - 8 rbds), Kathy Wambe (10 pts - 5/6 à 2pts - 6 assists), Anke De Mondt (15pts - 4/5 à 3pts - 5 rbds - 4 ass.), Laurence Van Malderen (16 pts - 8/11 à 2pts) et Ann Wauters (13 pts - 6/9 à 2pts et 20mn de jeu 'seulement').

En plus, souligne Ann Wauters, "cinq joueuses et plus ont inscrit 10 pts ou plus. Cela veut dire beaucoup de choses. On ne prend que 63 points, ce qui est très bien défensivement. Et tout le monde a pu jouer et bien jouer. La dynamique de l'équipe reste ainsi intacte." Mais l'intérieure belge, décidément sur la même longueur d'onde de son coach, veut de suite tirer par les pieds celles qui auraient tendance à rester sur le petit nuage qui guide pour l'heure les destinées belges. "Il faut tourner la page de ce match. Revenir les pieds sur terre et se focaliser sur la Lettonie."

"Je n'aime pas faire un bon match à la veille d'un match capital", reprenait Laurent Buffard dont le masque du visage ne traduisait pas un enthousiasme béat. Pour le coach français, son Euro débute à peine. La mise en place a été très intéressante, voire idéale, la table est jolie et bien dressée, mais le money-time n'a même pas encore commencé. Il débute en fait dès ce soir dans la tête de Buffard en prévision du rendez-vous dominical. Et là, on ne rigole plus ! "Ce fut un bon match, intéressant pour pouvoir faire souffler le cinq majeur et garder le tempo pour toute l'équipe, mais il faudra impérativement élever son niveau de jeu face aux Lettones. Déjà en fin de première mi-temps, il fallait rester absolument concentré. Ne se permettre aucun relâchement, car durant les gros matches, il faut cette concentration durant 40 minutes. Le 4/11 aux lancers me chiffonne, parce que c'est de la déconcentration du à un match facile. Et je répète, je n'aime pas avoir un match facile avant une rencontre comme celle qui nous attend dimanche."