La Belgique, 6e à l'Euro

Personne n'attendait la Belgique au sixième rang de la hiérarchie de la 29e édition du championnat d'Europe en Grèce. Il s'agit de la plus belle performance enregistrée par l'équipe nationale de basket depuis 1968 avec une 7e place, mais ce temps-là était à coup sûr une autre époque.
En se qualifiant pour les quarts de finale et en surprenant la Slovaquie samedi pour avoir le droit de disputer le match pour les 5e et 6e places contre la France, les Lionnes ont fait plus qu'honneur au soutien octroyé par le Comité Olympique et Interfédéral Belge jusqu'en 2008... et les JO de Pékin.
Avec une sixième place européenne dans le Pélopponese à un battement d'aile de la genèse même de ces jeux Olympiques, les Belges ont surpris, imposé le respect et attiré les regards du gratin européen forcé désormais de regarder "dans la colonne de gauche" pour y voir apparaître le nom "Belgium".
"Quand le Président de la Fédération belge (NDLR: Cyril Coomans) vient avec un large sourire me dire qu'on vient le féliciter dès qu'il pose un pied dans la salle, c'est que l'on a clairement gagné le respect de nos pairs", aime à narrer Benny Mertens, le coach national, avec le sentiment du devoir largement accompli.
La barre avait été placée haut. Et pour la première fois sans doute dans une grande compétition internationale, les Belges n'ont pas tremblé. "Ce geste final qui fait la différence, nous l'avons posé contre la Hongrie, l'Ukraine lors du match décisif de poule et surtout la Slovaquie samedi", soit les trois matchs gagnés par les joueuses de Benny Mertens.

Cette vague euphorique sur laquelle la délégation belge a surfé durant dix jours sous le soleil de Grèce doit trouver son prolongement dès le retour sur le sol national. Cyril Coomans s'y est engagé. "Les filles ont fait plus que leur travail, à la Fédération de faire le sien maintenant envers les partenaires institutionnels et privés". Et ce sont les basketteuses qui viennent de lui donner des arguments de choc.
Le travail ne manque pas, les observateurs le soulignent aussi. Le succès belge, les Lionnes le doivent en très large partie à Ann Wauters. Son diamant que l'on voudrait éternel. A 22 ans à peine, l'intérieure de Valenciennes peut encore porter à bout de bras son pays pendant encore un bon bout de temps. "C'est super d'avoir atteint les quarts", rappellait-elle avec lucidité au soir de la défaite tchèque. "Nous avons atteint un niveau extra, mais on voit aussi encore le fossé qui nous sépare du top européen".
Le match de classement gagné face à la Slovaquie samedi et celui perdu face à la France dimanche auront déjà apporté une partie de réponse sur les possibilités de ses coéquipières. Les efforts des cadres de l'équipe Belge devront s'accentuer dans l'optique des prochaines qualifications pour l'Euro 2005 en Turquie, même si l'incertitude plane encore sur les formules que devra définir au plus vite la Fédération internationale.
Autour d'Ann Wauters, Laurence Van Malderen a réalisé un excellent travail profitant de ce que toute l'attention se recentrait sur la double meilleure joueuse d'Europe. Anke De Mondt, Nele Deyaert, Kathy Wambe, Dana Boonen sont des filles qui peuvent profiter de leur présence dans un championnat étranger relevé, la France ou l'Espagne, pour garder le contact avec le haut niveau. Caroline De Roose, la capitaine (photo fibaeurope.com, a, de son côté, mis un terme à sa carrière internationale après 16 années passées à défendre ses couleurs. Mais pour aller plus loin, il faudra étoffer le groupe, ce qui ne sera pas facile, car les Belges ne se bousculent pas vraiment au plus haut niveau, même si les moins de 20 ans se sont également qualifiée pour l'Euro qui se disputera en France en juillet prochain.
Le basket féminin belge pourrait dès lors fort bien profiter du regain d'optimisme et de la la spirale positive qui accompagnent pour l'heure son équipe nationale.