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Made in Belgium

Tribune: Castors Braine, le chemin balisé d'une success-story

En demi-finale de l'Eurocoupe jeudi à Istanbul, le 5 mars pour le retour à Braine


Castors Braine est dans le dernier carré européen, avec un match aller à Istanbul ce jeudi et le retour le jeudi 5 mars à Braine où seuls 2.000 spectateurs auront la chance de prendre place à la salle André Renauld. Une success-story qui ne doit rien au hasard. Travail, valeurs et état d'esprit en sont les piliers.



L'ambiance est montée au fil des tours
L'ambiance est montée au fil des tours
Istanbul University se dresse à présent sur la route de Castors Braine, en demi-finales de l'Eurocup. Jamais un club belge n'aura atteint un tel niveau sur la scène européenne. Il aura fallu à peine deux ans au club du Président Jacques Platieau pour réussir cette performance exceptionnelle. Mais elle ne doit rien au hasard non plus. Avec Eric Leloup, le manager, et Thibaut Petit, coach des Castors Braine la saison dernière, les rails d'une ascension fulgurante ont été placés sur fond de travail, beaucoup, de valeurs, surtout, et de suite dans les idées. Le casting sportif s'est révélé au final parfait. Car le travail entamé les années précédentes ont permis à Castors Braine de composer à l'aube 2013/2014 une équipe qui est pour ainsi dire celle qui va défendre les chances des Brabançonnes Wallonnes en demi-finale de la Coupe d'Europe moins de deux ans plus tard.

Une famille, mais ambitieuse

C'est passé pour un point face à Mersin
C'est passé pour un point face à Mersin
Marjorie Capréaux débarquait de DBC Houthalen, Celeste Trahan-Davis , formée en NCAA 2, arrivait de Suisse, Anete Steinberga terminait son cursus aux Etats-Unis, Kim Mestdagh revenait en Belgique après ses 4 années à Colorado State University et sa saison à Zamora, Merike Anderson faisait découvrir le basket estonien, pas de noms ronflants ni 'bling-bling' ni labellisé WNBA, mais des joueuses de talent avides de prouver leur valeur et de progresser. Est arrivée ensuite Sidney Spencer en janvier 2014, le premier, et le seul, gros transfert jusqu'ici des Castors Braine. L'Américaine a montré son art de planter les paniers importants au bon moment. Et la sauce a pris, directement.

La notion de famille a très souvent été évoquée à la salle André Renauld, la tradition cultivée – avec ce constant rappel à l'épopée des Castors messieurs, 5 fois finaliste des play-off – et une identité propre développée, dans laquelle se retrouvent le public, les sponsors et les médias belges. Attirer plus de 1.000 spectateurs n'est plus un fait unique à Braine et pour le match retour le 5 mars, le complexe Gaston Reiff sera trop petit devant se limiter à 2.000 spectateurs ! Sans compter l'engouement médiatique et des partenaires, reconnaissance de la mise en place d'une structure professionnelle – dans son premier sens, pas dans celui d'aligner des zéros derrière un chiffre, et ce à tous les niveaux. La culture de la victoire a suivi.

La sauce a pris directement avec Thibaut Petit

Un titre, une Coupe de Belgique, un public en 2013/2014
Un titre, une Coupe de Belgique, un public en 2013/2014
Et la sauce a pris. Donc. Sous la houlette de Thibaut Petit qui a donné à Castors Braine ses premières lettres de noblesse et qui aura balisé le parcours avant son départ chez les hommes. Un doublé Coupe-Championnat plus tard, le premier de son histoire, Castors Braine entamait son aventure européenne à l'aube de cette saison. Quatre joueuses, quatre joueuses belges, sont venues rejoindre les Castors. Trois jeunes Espoirs, Julie Allemand, Manon Grzesinski et Kyara Linskens, ainsi que Krystel Ballau, qui s'avérera du haut de ses 30 ans être le liant, l'élément modérateur dans un groupe baignant aujourd'hui dans un véritable chaudron bouillant au fil d'une parcours exceptionnel.

Un groupe, - qu'il n'aura en fin de compte pas choisi -, dont Ainars Zvirgzdins aura tiré la quintescence. Il est à se demander si la Belgique féminine connaîtra encore un jour un coach aussi bon, tactiquement très fort, mais à forte personnalité aussi, dont le soucis du détail tourne à l'obsession et dont l'exigence est marquée du sceau de la rigueur russe, lettone. La série de 51 victoires d'affilées, depuis novembre 2013, ne se sera pour l'heure arrêtée qu'une seule fois, à Mersin, en match aller des quarts de finale de l'Eurocoupe. Qu'importe, le retour dans une salle surchauffée aura gommé ce revers pour ouvrir les portes des demi-finales européennes à une équipe tout aussi en ébullition que ses 1.650 supporters.

Garder le même cap

Jacques Platieau, le président
Jacques Platieau, le président
Place désormais à Istanbul, qu'il ne faudrait surtout pas croire inférieur à Mersin. Qui a fait d'une finale européenne son objectif de la saison. Et quoiqu'il arrive en terre stambouliote jeudi et en terre brabançonne une semaine plus tard, quoiqu'il arrive d'ailleurs ensuite sur la scène nationale, Castors Braine se doit de poursuivre sur la même voie. Celle du travail, du développement de ses structures administratives et managériales, axée sur des valeurs, en renforçant encore son identité, celle qui plaît à un public qui ne cesse de croître et et c'est ce qui intéresse les médias. Braine va vouloir se développer encore, mais il ne doit jamais se départir de la recette qui l'a conduit au succès. Braine n'a rien importé, aucun produit fini, Braine s'est créé lui-même, façonnant en son sein et autour de son équipe, un état d'esprit qui a porté ses joueuses, au profil adéquat, à jouer ensemble, à se serrer les coudes, à progresser, vite, pour l'amour de leur maillot et le respect du public. Cet état d'esprit-là, c'est la clé du succès, passé, présent et futur.



Lundi 23 Février 2015