Marie-An Caers, MVP 2003

Elue MVP pour la troisième fois de sa carrière, Marie-An Caers, à 27 ans, entame la période la plus mature pour un sportif. Débarquée en 1996 de Beringen pour porter la vareuse namuroise, l’ailière anversoise a depuis lors trusté six titres de champions de Belgique et 5 Coupes nationales. Après une parenthèse d’une saison à l’Alliance Flémalle (2000-2001), Marie-An a embrassé une carrière semi-professionnelle à Dexia Namur avec la poursuite de son aventure européenne jusqu’en quarts de finale de la Ronchetti. Reconnue avec un troisième titre de joueuse de l’année après 1998 et 2000, Marie-An entame la troisième partie de sa collaboration avec Dexia Namur, un club qu’elle a fait sien. « Si vous jouez en Belgique, le nec plus ultra, c’est Saint-Servais », aime-t-elle à rappeler, lorsque l’on demande pourquoi elle porte la vareuse namuroise. « Cela permet de combiner mon activité professionnelle de logopède et mon sport au plus haut niveau. » Alors pour elle, joueuse collective dans l’âme qui fait passer les intérêts de son équipe avant les siens, recevoir une troisième fois le titre de MVP, « c’est une véritable reconnaissance qui fait d’autant plus plaisir qu’elle émane du milieu du basket féminin : joueuses, coaches, spécialistes. C’est super. C’est aussi une sorte de revanche », admet-elle du bout des lèvres. Une revanche par rapport à ceux qui ont douté après sa parenthèse à Flémalle, ceux-là même qui n’ont pourtant pas hésité à lui faire signer un contrat de trois ans comme sportive rémunérée. Alors au diable, ceux qui réduise le basket à une affaire de points marqués, Marie-An a son style qui lui est propre. Intransigeante en défense, son intelligence de jeu et son sens tactique font d’elle une référence sur le parquet pour ses équipières. C’est à elle que l’on confie la garde de l’artilleuse adverse. Marie-An n’en tourne pas moins offensivement à une quinzaine de points par match. « Mais si je vois quelqu’un de mieux placé, je fait la passe. C’est beaucoup mieux pour l’équipe. Je ne jouerai jamais pour mes stats. »

« J’ai reçu beaucoup de messages de félicitations, de SMS, du côté flamand bien sûr, mais surtout du côté wallon. Quand j’ai été élue, nous étions hors saison. Pourtant, beaucoup de monde ont été mis au courant, preuve que l’on parle du basket féminin. Les gens étaient aussi un peu surpris du niveau que l’on peut atteindre. Je crois que j’ai fait une bonne saison. Surtout à la fin, là où c’est le plus important et décisif. »

« C’est super d’évoluer dans une équipe professionnelle. Mais il ne faut pas croire que c’est facile. Certes, on pratique son sport tous les jours. Mais chacune a à cœur de démontrer ce qu’elle vaut et la concurrence est parfois féroce. C’est bien que l’on ait pu conserver une bonne partie du noyau pour cette saison. Comme cela les filles se connaissent déjà. Malgré cela, il va y avoir du changement avec un nouveau coach qui va apporter sa vision du basket, ses systèmes, sa philosophie. Ce sera une nouvelle approche. Là aussi c’est motivant, car on a envie de lui montrer ce que l’on vaut. Pour l’émulation, c’est une excellente chose. On essaiera de faire quelque chose en Coupe d’Europe. Mais il ne faut pas se leurrer, cela reste très difficile. Notre groupe est extrêmement difficile. La Spezia est vice-champion d’Italie, Las Palmas a joué la finale de la Coupe d’Europe et Toulouse s’est qualifié pour l’Europe dans l’un des meilleurs championnats d’Europe … avec l’Espagne ou l’Italie… Le niveau va être extrêmement élevé. Nous allons tout donner pour passer le cap… »