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A l'étranger

Elitzur Ramla décroche l'Eurocoupe !

Les Israéliennes ont gagné à Arras 53-61 en finale retour (aller: 61-61)


Elitzur Ramla est devenu jeudi soir dans le Nord-Pas-de-Calais le premier club israélien vainqueur d'une Coupe d'Europe de basket féminin.



A Ramla le trophée (photo: FIBAEurope.com)
A Ramla le trophée (photo: FIBAEurope.com)
A Ramla le trophée (photo: FIBAEurope.com)
A Ramla le trophée (photo: FIBAEurope.com)
Elitzur Ramla est devenu jeudi soir dans le Nord-Pas-de-Calais le premier club israélien vainqueur d'une Coupe d'Europe de basket féminin. Au grand dam d'Arras, petite ville de 42.000 habitants qui s'était vêtue de Rose pour une finale que les Arrageoises espéraient fermement remporter après le match nul (61-61) de l'aller en Israël. Seulement voilà, Arras a payé cher son manque d'adresse, d'expérience et de cran dans le money-time. Avec Marielle-Amant sur le banc avec 4 fautes dès le quart d'heure, cela compliquait certes un peu la mission des filles de Bruno Blier, mais avec une bonne entame de match sous la houlette de Pauline Akonga, Arras va mener 13 à 7. Puis le temps s'est arrêté. Ramla va infliger à son hôte 5-25 dont il ne va jamais se remettre. La Marseillaise entonnée a capella dans le Hall de Tételin bourré de près de 2.000 spectateurs aurait du galavaniser les Françaises. Elles furent au contraire pétrifiés et paralysées, surtout dans le moyen-time lorsque le coup était encore jouable. Mais du côté de Ramla, si le pourcentage ne fut pas meilleur à distance, les Israéliennes ont inscrit 61 points comme lors de leur finale aller, mais elles ont surtout planté chacun de leur shoot à des moments cruciaux pour couper l'herbe du retour illico sous le pied d'Arras. Wright et Willngham ont fait mal, Selwin et Doron ont été décisives. Elitzur Ramla brise le rêve d'Arras, mais construit surtout le sien car cette victoire en Eurocoupe offre au club israélien une candidature “qui sera fortement prise en compte” pour la prochaine Euroligue. Elitzur Ramla succède ainsi aux Greques de Sony Athinaikos au palmarès de l'Eurocoupe FIBA alors qu'Arras laisse à l'USVO le soin d'être le dernier club français à soulever un trophée européen, c'était en 2004 déjà lorsque Laurent Buffard et Ann Wauters décrochèrent l'Euroligue.

Natacha Doppée sur le banc

Sur le banc Arrageois, avec son warm-up floqué de son prénom et sa photo, comme les autres accrochées sur la barrière derrière le banc, Natacha Doppée (1m68, 17 ans) était sur le banc d'Arras pour cette finale d'Eurocoupe, comme pratiquement à chaque fois d'ailleurs durant cette campagne européen. La jeune meneuse liégeoise avait quitté Point Chaud Sprimont en début de saison dernière pour rejoindre le centre de formation nordiste au grand dam du club liégeois, pas rancunier pour autant puisque Point Chaud Sprimont songe très clairement à ramener son jeune espoir au bercail.

Arras, à 120km de Gand

Arras est passé tout près (photo: FIBAEurope.com)
Arras est passé tout près (photo: FIBAEurope.com)
A voir la vie en rose, Arras a démontré surtout que tout n'est pas qu'une affaire de fric, que le sport peut véhiculer des valeurs qui peuvent renverser des montagnes. “C'est une aventure humaine et elle doit le rester”, soutient Jean-Louis Monneret qui débarque à Arras il y a neuf ans alors que le club est en Nationale 2. Le président arrageois a réussi depuis à créer une identité autour de son club, au sein d'une ville du Pas-de-Calais de 42.000 habitants seulement dans une région où il est le seul à évoluer au plus niveau de l'élite dans son sport. Identité, amour du maillot, rose, et valeurs sportives. Bien plus que d'aligner des 0 derrière un chiffre. Jouer l'Eurocoupe leur a rapporté gros. Au niveau sportif. Mais surtout bien au-delà. Il suffisait de voir toute une ville barriolée de rose soutenir son équipe et la fêter comme les plus grands équipes sur la Place des Héros, la bien nommée. Lundi soir, trois jours avant le match, un peu plus de 1.000 tickets, entre 60 et 70 euros, sont partis en une demi-heure. Si le club avait choisi de jouer à Liévin, sûr que les 5.000 places auraient trouvé acquéreur aussi vite. “mais notre âme est ici”, rétorque encore Jean-Louis Monneret, dans ce Hall des Sports de Tételin, officiellement d'une capacité de 1.500 places, mais c'est à se demande s'ils n'étaient pas 2.000 à s'entasser dans ce chaudron du Nord pour acclamer leurs “Demoiselles”.

Car Arras l'aurait bien mérité cette Coupe. Versé dans la poule de Namur (et deux succès 88-62 à l'aller, 50-56 au Hall O. Henry) et Venise, les filles de Bruno Blier ont fait du chemin depuis écartant surtout les Russes de Novossibirsk en Sibérie, en quarts de finale et de Chevakata en demi-finales. Ce qui doit faire particulièrement plaisir aux Françaises dont l'aversion pour la richesse russe est exacerbée par les clichés. Puis ce fut Elitzur Ramla en finale. Intrinsèquement supérieur. Mais les valeurs du sport ont fait douter jusqu'au bout de l'issue d'une finale retour bridée. De la suite dans les idées, un maillot, une couleur, une identité et un business plan à long terme au sein d'une région aux portes de Bruxelles. A 120 km de Gand, Arras était en finale, jeudi soir, d'une Coupe Europe !



Vendredi 25 Mars 2011